Dans son enfance basque,
il y avait cette porte sang de bœuf qui
mugissait quand on l'ouvrait au fond du jardin, une carcasse sombre
cette remise aux boyaux pleins d'outils rouillés et d'objets divers et
variés digérés depuis bien longtemps par le quotidien.
Certains objets restent longtemps. Ils nous accueillent sans faiblir, des années durant, et nous pouvons ne pas y prêter attention. Nous pouvons aussi nous arrêter un moment et les contempler pour sentir la vie qui passe tout près d'eux telle un flot lent souvent ou tumultueux parfois. Ils gardent si bien leur mémoire qu'on peut les penser innocents. Et pourtant, cette permanence sur notre chemin nous intrigue, cet aplomb nous impressionne et nous aimerions établir une sorte de conversation avec ces témoins imperturbables et sages. Ils se taisent pourtant et nous laissent seuls maîtres de nos pensées, de nos souvenirs, et comme un miroir, nous invitent à la méditation.
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